Des lésions sur l’appareil reproducteur (ovaire, utérus, trompes), des lésions sur l’appareil urinaire (vessie, uretères, reins), des lésions sur l’appareil digestif (rectum, colon, sigmoïde), des lésions sur l’appareil respiratoire (poumons), des lésions sur le système musculo-squelettique (ligaments utéro-sacrés, diaphragme) : l’endométriose est une maladie qui affecte tout le corps, tous les systèmes du corps. Avoir une vue globale de cette maladie chronique sans se limiter à la définition d’une maladie gynécologique et hormonale permet de mettre en place des actions diversifiées et complémentaires pour soulager et agir sur la maladie dans ces différentes expressions et symptômes.
Qu’est-ce qu’une maladie systémique ?
Définition de la maladie systémique
Lorsque la réponse immunitaire anormale a des conséquences sur plusieurs systèmes ou organes du corps
Une maladie systémique est, selon l’Inserm, une maladie qui affecte « plusieurs systèmes ou organes, dans lesquels les symptômes sont multiples, variés et peuvent être différents d’un patient à l’autre ».
Dans les maladies systémiques, il y a la plupart du temps une dimension inflammatoire et un dysfonctionnement du système immunitaire.
Les systèmes du corps humain
Le corps humain est constitué de 11 systèmes différents :
- Le système nerveux
- Le système respiratoire
- Le système circulatoire (ou système cardiovasculaire)
- Le système digestif
- Le système urinaire
- Le système endocrinien (ou système hormonal)
- Le système reproducteur (ou système génital)
- Le système musculosquelettique (ou système locomoteur)
- Le système lymphatique (ou système immunitaire)
- Le système tégumentaire (peau, ongles, cheveux, poils)
- Les organes des sens
Pourquoi parler d’une maladie systémique pour l’endométriose ?
La plupart des systèmes du corps sont impliqués dans la symptômalgie et les mécanismes de développement de l’endométriose.
Les symptômes de l’endométriose concernent la grande majorité des systèmes du corps
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Symptômes ressentis par les femmes |
Système du corps concernés |
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Douleurs |
Système nerveux |
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Règles douloureuses, abondantes |
Système reproducteur |
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Règles abondantes |
Système endocrinien |
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Troubles digestifs (diarrhée, constipation, ballonnements, endobelly) |
Système gastro-intestinal |
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Système urinaire, système nerveux |
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Pneumothorax |
Système respiratoire |
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Douleurs à l’épaule |
Système nerveux, système musculosquelettique |
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Douleurs dans les jambes |
Système nerveux, système lymhatique |
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Fatigue |
Système immunitaire, système nerveux, système endocrinien |
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Saignements par l’ombilic |
Système tégumentaire |
L’endométriose, une maladie dont l’origine est encore inconnue
L’endométriose est régulièrement présentée comme une maladie gynécologique hormonale. Cette définition est trop restrictive pour différentes raisons.
D’abord, l’endométriose ne touche pas que l’appareil gynécologique que ce soit en termes de lésions ou en termes de symptômes.
Par ailleurs, l’origine de l’endométriose n’est aujourd’hui pas clairement identifiée même si les lésions ont une composition semblable à l’endomètre situé dans l’utérus. Plusieurs hypothèses mêlant la piste immunitaire, la piste embryologique, la piste lymphatique, la piste vasculaire, la piste environnementale sont aujourd’hui explorées.
Cette origine encore inconnue remet également en cause la composante uniquement hormonale de l’endométriose. Les lésions réagissent en effet aux hormones féminines (progestérone et œstrogènes) de la même manière que l’endomètre.
Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez consulter la section : Endométriose, SOPK - Vivante.
L’endométriose, une maladie influencée par de nombreux mécanismes
Cependant, de nombreux autres mécanismes influenceraient l’émergence et le développement de cette maladie (et notamment état du microbiote et système digestif, système nerveux et traumatismes émotionnels, système immunitaire et inflammation).
La revue The Lancet[1] parle ainsi de « maladie systémique » et propose de revoir complètement l’approche médicale actuellement adoptée (un traitement hormonal pour soulager les douleurs et essayer de stopper le développement de la maladie) : « l’endométriose affecte le métabolisme du foie et du tissu adipeux, entraîne une inflammation systémique et modifie l'expression des gènes dans le cerveau, ce qui provoque une sensibilisation à la douleur et des troubles de l'humeur. L'effet complet de la maladie n'est pas pleinement reconnu et va bien au-delà du bassin. La reconnaissance de l'étendue de la maladie facilitera le diagnostic clinique et permettra un traitement plus complet que celui actuellement disponible. Les progestatifs et les contraceptifs oraux à faible dose sont inefficaces chez un tiers des femmes symptomatiques dans le monde, probablement en raison de la résistance à la progestérone. »
Écrit par Bertille Flory, Endholistic, patiente experte et auteure du livre « Endométriose : prendre le dessus sur la maladie »
[1] TAYLOR Hugh S, KOTLYAR Alexander M, FLORES Valerie A, Endometriosis is a chronic systemic disease: clinical challenges and novel innovations The Lancet, Volume 397, ISSUE 10276, P839-852, February 27, 2021, DOI:https://doi.org/10.1016/S0140-6736(21)00389-5
