Vous souffrez de mycoses ou de vaginoses à répétition et vous ne savez pas comment vous en débarrasser une bonne fois pour toutes ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seule dans cette situation, et il existe des solutions efficaces pour retrouver un bien-être intime durable. 💛
Dans cet article, le Dr Alexandra ARFI, gynécologue spécialisée dans les pathologies vulvaires, vous explique tout : les causes, les symptômes et les traitements adaptés pour venir à bout des infections vaginales récurrentes. Nous abordons des sujets essentiels comme la flore vaginale, les variations hormonales, l’utilisation des probiotiques, et même l’impact du stress sur votre santé intime.
Prête à découvrir toutes les clés pour prendre soin de votre intimité et dire adieu aux infections répétées ? Alors, lisez attentivement ce guide pratique :
Bien que souvent confondues, mycose et vaginose sont deux problèmes bien distincts mais qui partagent une origine commune ! Il s’agit d’infections fréquentes chez les femmes, pouvant être très inconfortables et affecter considérablement la qualité de vie lorsqu’elles récidivent trop souvent.
Qu'est-ce que les mycoses et les vaginoses ?
Les mycoses, également connues sous le nom de candidoses vulvo-vaginales, sont des infections causées par une prolifération excessive de champignons, en particulier le Candida albicans, dans le vagin. Il s’agit d’une affection bénigne
Les vaginoses quant à elles, correspondent à un déséquilibre de la flore vaginale, caractérisées par une croissance excessive de certaines bactéries pathogènes comme le Gardnerella vaginalis au détriment des « bons germes », les lactobacilles, qui composent la flore vaginale normale servant à la défense quotidienne du vagin et de la vulve. La vaginose bactérienne est une affection courante qui ne provoque généralement pas de complications graves. Cependant, si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner des problèmes pendant la grossesse (fausse couche précoce ou tardive, accouchement prématuré) et un risque accru de contracter une infection sexuellement transmissible.
Petit point sur la flore vaginale :
La composition de la flore vaginale est en constante évolution de la puberté à la ménopause. Elle change au cours des différentes phases de la vie reproductive : puberté, règles, grossesse, post partum, ménopause mais aussi au moment du cycle hormonal. La flore vaginale œuvre en continu pour maintenir un équilibre, protégeant ainsi le système génital des infections et favoriser la fertilité. La plupart des bactéries dans un vagin sain sont les lactobacilles qui représentent plus de 70 % des bactéries vaginales (1, 2). Durant la vie reproductive, il peut y avoir jusqu'à 10 millions de ces bactéries dans chaque gramme de sécrétion vaginale (3). Les lactobacilles qui composent la fore vaginale sont : L. crispatus (48,3 %), L. jensenii (25,3 %), L. gasseri (23,5 %), L. iners (20,5 %) (1). Leur action met en jeu différents mécanismes complémentaires (3) : ils produisent du peroxyde d'hydrogène et de l'acide lactique comme produits de leur digestion, ce qui contribue à maintenir le pH vaginal aux alentours de 4,5 (c'est-à-dire un environnement légèrement acide) qui empêche les populations d'autres germes de se développer (4).
Quelles sont les causes de ses infections ?
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement des mycoses et des vaginoses à répétition :
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Le déséquilibre de la flore vaginale :
Un déséquilibre de la flore naturelle du vagin peut créer un environnement propice à la prolifération des champignons ou des bactéries. -
Les antibiotiques :
L'utilisation prolongée ou répétée d'antibiotiques peut perturber l'équilibre délicat de la flore vaginale en s’attaquant aux « bons germes » de défense ce qui favorise ainsi la croissance des germes pathogènes -
L’affaiblissement du système immunitaire :
Un système immunitaire affaibli peut rendre une femme plus susceptible aux infections fongiques et bactériennes. C’est le cas des patientes immunodéprimées (VIH par exemple) ou qui sont sous traitement immunosuppresseur (lupus, spondylarthrite…) -
Les facteurs hormonaux :
Les fluctuations hormonales, comme celles qui surviennent pendant la grossesse, les menstruations, la ménopause, sous certaines pilules ou dispositif intra-utérins peuvent augmenter le risque de développer ces affections. En effet, l’équilibre de la flore vaginale est sous la dépendance des facteurs hormonaux. -
L’excès d’hygiène ou une hygiène inadéquate :
Une hygiène excessive ou inappropriée, comme l'utilisation de savons parfumés ou la pratique de douches vaginales, peut perturber l'équilibre naturel du vagin.
Quelles sont les symptômes ?
Les symptômes des mycoses et des vaginoses peuvent varier d'une personne à l'autre, mais ils comprennent généralement :
- des démangeaisons, des brulures et/ou des fissures vulvaires
- des pertes vaginales anormales (épaisses, blanches et ressemblant à du lait caillé dans les cas de mycoses, ou malodorantes avec une odeur de poisson pourri et grises/vertes dans les cas de vaginoses)
- douleur ou irritation lors des rapports sexuels
Comment faire le diagnostic ?
Le prélèvement vaginal en laboratoire d’analyse médicale permet d’identifier le germe responsable des infections surtout en cas de récidive. Dans le cas des mycoses, il est particulièrement important d’identifier le germe car certaines souches de champignons présentent des résistances aux traitements habituels (c’est le cas du Candida glabrata, de plus en plus fréquent).
Quelle est la prise en charge ?
Traiter les mycoses et les vaginoses à répétition nécessite souvent une approche multimodale.
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Traitement médicamenteux :
Les antifongiques et les antibiotiques sous forme de crème, ovules et/ou par voie orale peuvent être prescrits pour traiter les infections actives. -
Pour les mycoses : les antifongiques sous forme de crème, ovules et/ou par voie orale peuvent être prescrits pour traiter les infections actives. On parle de mycose à répétition lorsqu’une femme présente plus de 4 épisodes sur 12 mois consécutifs. Afin de prévenir ces mycoses à répétition (après identification du germe responsable sur un prélèvement vaginal) et sur avis médical uniquement, un traitement par fluconazole par voie orale peut être instauré de façon hebdomadaire en prise unique pendant 6 mois.
- Pour les vaginoses : il s'avère que la sensibilité aux antibiotiques imidazolés (comme le métronidazole), couramment utilisé, varie énormément selon les souches de Gardnerella, avec plus de la moitié de ces souches qui sont résistantes. Cette résistance accrue aux traitements classiques pourrait expliquer pourquoi la plupart des vaginoses vont récidiver. Une alternative à l'antibiothérapie existe sous la forme de chlorure de déqualinium, un antiseptique utilisé par voie vaginale sous forme d’ovule, disponible uniquement sur prescription médicale.
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Les probiotiques :
Ce sont des micro-organismes bénéfiques pour la santé, principalement des souches de bactéries et de levures qui peuvent aider à maintenir l'équilibre de la flore intestinale et vaginale. Dans le contexte des infections vaginales, les probiotiques agissent en rétablissant la flore vaginale saine, ce qui peut aider à prévenir les épisodes récurrents de vaginoses et de mycoses. Les souches alors recommandées sont : Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus reuteri, Lactobacillus crispatus et Lactobacillus acidophilus. Ces souches spécifiques ont démontré leur capacité à coloniser efficacement le vagin et à maintenir un environnement acide qui empêche la croissance des bactéries nocives. Ils peuvent être pris par voie orale sous forme de suppléments ou de probiotiques alimentaires tels que le yaourt et le kéfir. Les probiotiques spécifiquement conçus pour une application vaginale sous forme d’ovules sont également disponibles. Ils doivent être utilisés au long cours pour une efficacité optimale (au moins 3 mois). Pour vous aider à préserver votre Flore vaginale, nous avons sélectionné pour vous les compléments alimentaires flore intime et intestinale de la marque Miyé. À base de probiotiques et de plantes, ils permettent de protéger, d'entretenir et de rééquilibrer la flore vaginale.
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Maintien d'une bonne hygiène :
Proscrire les douches vaginales et utilisez des produits d'hygiène doux et non parfumés. Privilégiez les sous-vêtements en coton et évitez les vêtements serrés. Chez vivante nous avons sélectionné pour vous le pain intime lavant sans savon de la marque Baûbo et le gel intime lavant doux de la marque Jho, pour prendre soin de votre vulve sans l'agresser. Ils hydratent et apaisent les irritations et démangeaisons . -
Renforcement du système immunitaire :
Adopter un mode de vie sain comprenant une alimentation équilibrée, de l'exercice régulier et suffisamment de sommeil pour renforcer le système immunitaire. -
Gestion du stress :
Le stress peut affaiblir le système immunitaire et favoriser les infections. La pratique des techniques de gestion du stress telles que la méditation ou le yoga sont bénéfiques. Pour vous aider dans la gestion de votre stress, nous avons également sélectionné pour vous une Huile au CBD sublinguale de la marque Equilibre qui pourra vous aider à soulager vos périodes d'anxiété. -
Consultation médicale régulière :
Si les infections à répétition persistent malgré les mesures préventives et le traitement adapté, il faut consulter un professionnel de la santé pour évaluer les conditions sous-jacentes (éliminer un diabète, une immunosuppression) et élaborer un plan de soin approprié.
Les mycoses et les vaginoses à répétition peuvent être source d'inconfort et de frustration pour de nombreuses femmes, mais une gestion efficace est possible grâce à une combinaison de mesures préventives, de traitement médical et de soins personnels appropriés. En comprenant les causes et les symptômes de ces affections, les femmes peuvent prendre le contrôle de leur santé génitale et améliorer leur qualité de vie.
Références
- Ravel J, Gajer P, Abdo Z, Schneider GM, Koenig SS, McCulle SL, Karlebach S, Gorle R, Russell J, Tacket CO, Brotman RM. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proceedings of the National Academy of Sciences. 2011 Mar 15;108(Supplement 1):4680–7.
- Miller EA, Beasley DE, Dunn RR, Archie EA. Lactobacilli Dominance and Vaginal pH: Why Is the Human Vaginal Microbiome Unique?. Frontiers in Microbiology. 2016;7.
- Farage MA, Miller KW, Sobel JD. Dynamics of the vaginal ecosystem — hormonal influences. Infectious Diseases: Research and Treatment. 2010 Jan 1;3:1.
- Larsen B, Monif GR. Understanding the bacterial flora of the female genital tract. Clin Infect Dis. 2001;32:e69–77.